Bonjour,
Prenez 100 personnes adultes dans une salle. Seules 35 vivent en cohérence avec qui elles sont vraiment au fond d’elles-mêmes.
35 sur 100, ça questionne je trouve.
Pourquoi une minorité d’humains – seulement – vit de manière authentique alors que les psychologues ont montré que cela rendait heureux et donnait du sens à notre existence ?
Pour approfondir le sujet, je vous présente Robert Kegan :
Robert Kegan
Robert Kegan, psychologue et professeur à Harvard, est l’auteur de l’étude démontrant les 35%.
Il explique que nous suivons 5 stades de développement dans notre vie :
Stade 1 → Esprit impulsif (petite enfance)
Stade 2 → Esprit impérial (adolescence)
Stade 3 → Esprit socialisé (59 % de la population adulte)
Stade 4 → Esprit d’autocréation (34 % de la population adulte)
Stade 5 → Esprit autotransformant (1 % de la population adulte)
En rapide, nous sommes aux Stades 4 et 5 lorsque nous pensons et agissons en autonomie vis-à-vis du jugement des autres et des « exigences » de la société. De manière authentique donc : nous nous créons alors la vie que l’on souhaite.
En occident, seul 35 % des adultes atteignent ces stades.
Ma traduction ? il n’est pas évident de mener une existence authentique sinon la grande majorité des personnes serait en Stades 4 et 5 !
Être authentique, cela signifie quoi ?
L’authenticité est une invitation à être et vivre qui on est.
Autrement dit, nos comportements correspondent réellement à ce qui constitue notre identité : notre personnalité, nos valeurs, nos talents, nos aspirations profondes, le sens que nous donnons à notre existence.
Les psychologues parlent de congruence c’est-à-dire d’alignement et de cohérence entre nos pensées, nos ressentis, nos paroles et nos actions.
J’aime bien également la définition de Brené Brown, chercheuse en sciences sociales : « être authentique est un éveil à cesser de faire semblant et oser être vrai ».
Quels sont les bienfaits de l’authenticité ?
Ils sont aussi multiples que transformateurs et j’en retiens 6 pour cette newsletter :
👉 Lorsqu’on sait plus précisément qui on est et qu’on a confiance en cela, on se détache naturellement du regard des autres. La pression du jugement redescend car nous nous recentrons sur notre nature profonde que nous assumons.
👉 Le brouillard se dissipe, nous trouvons plus facilement notre place au milieu des autres, en étant simplement nous-même. Cela fait du bien de se sentir à sa place !
👉 Nous attirons à nous les bonnes personnes, dans la sphère personnelle comme professionnelle. Car lorsqu’on est authentique et qu’on rencontre une personne authentique, la connexion est bien plus sincère et rapide. Nous « sentons » mieux notre interlocuteur et évaluons plus facilement l’intérêt d’investir ou non dans la relation. Au fil du temps, nous filtrons nos relations, privilégions celles qui « fittent » avec nous et créent de la synergie.
👉 Lorsqu’on est authentique, on économise de l’énergie car on se prend moins la tête à s’adapter aux attentes des autres. On est qui on est, on avance comme ça et c’est bien plus simple.
👉 Tendre vers l’authenticité donne du sens à notre vie car cela engendre de la COHÉRENCE qui est le 2-ème facteur de sens le plus important identifié par la psychologie existentielle. A contrario, vivre trop longtemps en grand écart avec notre nature nous procure souvent ce sentiment de manquer de sens et de passer à côté de notre vie.
👉 Enfin, l’authenticité nous ouvre de nouvelles portes : nous nous libérons, ressentons un puissant élan intérieur, retrouvons du plaisir à créer notre vie plutôt que la subir. Elle est une formidable roue motrice pour avancer vers nos aspirations.
Pourquoi est-il difficile d’être authentique ?
Bien-sûr, s’aligner avec qui on est vraiment n’est pas toujours un long fleuve tranquille !
D’abord parce que nous avons été formatés par notre éducation et que lorsque cette dernière nous a mis dans des cases qui ne sont pas 100% nous même, il n’est pas immédiat de se « déformater » et d’en sortir pour se retrouver.
Ensuite car nous pouvons avoir des croyances négatives sur nous qui nous empêchent de nous voir tel que nous sommes et de devenir la personne qu’on mérite d’être ! (« je ne suis pas à la hauteur », « je suis nul », …)
En outre, nous subissons une certaine pression de la société à nous conformer à ses normes (ex : la réussite, la performance, le modèle de bonheur…) qui ne nous correspondent pas forcément entièrement. Il s’agit alors de prendre du recul et dépouiller ces « injonctions » de tout ce qui nous est factice afin d’aboutir à notre propre vision des choses (voir à ce sujet la news N° 31 sur la réussite, lien à la fin de celle-ci).
Enfin, nous avons une tendance très humaine à nous comparer aux autres. Or, en accordant trop d’importance à la vie des autres, on entretient le flou sur qui on est vraiment et ce qu’on veut vraiment (comme si on se « diluait » dans les autres).
Un voyage fascinant
Toutes ces raisons sont légitimes, issues de notre histoire personnelle, de la société dans laquelle on évolue, de notre personnalité.
Pour franchir un cap supplémentaire dans notre authenticité, le plus utile est de les accepter, sans se mettre la pression ni culpabiliser : « c’est comme ça, ok, qu’est ce que je fais maintenant avec cela pour avancer plus aligné ? »
Comme le dit très bien Pascale Dufresnes : « Le pire n’est pas de mourir, c’est de n’être jamais né ».
Alors le jeu en vaut clairement la chandelle.
Personnellement, j’emprunte ce chemin passionnant de l’authenticité depuis très longtemps et ma conclusion est que c’est à la fois une source de joie profonde et une boussole infaillible pour naviguer plus serein dans la complexité de notre monde.
Alors, où vous situez-vous ?
Êtes-vous dans les 35 % ou les 65 % ?
Ressentez-vous ce besoin essentiel d’être PLUS vous-même ?
Si oui, que pouvez-vous enclencher, demain Vendredi, pour avancer dans ce sens ?
Bonne quinzaine et prenez soin de vous 👍😉
Gilles
PS : lien de la newsletter N° 31 sur La meilleure définition de la réussite
Note : Pour des raisons de simplicité dans la lecture et sans discrimination aucune, cette newsletter utilise la forme masculine pour parler du masculin et du féminin.