News N°37 – 11/01/24

Savoir dire NON et poser ses limites : la technique et 5 exemples d’application

Bonjour,

Et bonne année 2024 ! je vous souhaite la pleine réalisation de vos projets phares 🚀😉

Vous arrive t’il de ne pas savoir dire non ou poser vos limites ?

Et de vous en vouloir dans la foulée : « mais pourquoi est-ce que je ne lui ai pas dit sur le moment ? »

Bienvenue au club.

J’en ai été membre très longtemps et encore un peu aujourd’hui (mais beaucoup moins et qu’est-ce que ça fait du bien 😉).

Refuser quelque chose à quelqu’un, dire non fermement, poser ses limites et les faire respecter, tout en préservant vos relations :

  1. c’est possible
  2. et essentiellement une histoire de technique.

Dans cette newsletter, on parcourt ensemble une méthode imparable pour y parvenir. Et je vous propose 5 exemples du quotidien pour vous aider à agir.

L’état d’esprit à adopter

Pour exploiter au mieux la technique que vous allez découvrir, il convient de mettre votre esprit sur la bonne longueur d’onde : celle de l’assertivité.

En rapide, être assertif c’est s’affirmer fermement avec le plus grand respect de l’autre.  D’égal à égal donc.

Vous avez sans doute déjà entendu cette expression : ni paillasson, ni hérisson.

Elle résume parfaitement l’état d’esprit d’assertivité vis-à-vis de votre interlocuteur : vous n’êtes pas soumis et ne vous laissez pas marcher dessus (pour ne pas ruminer ensuite et vous en vouloir), vous n’êtes pas non plus agressif (pour ne pas perturber vos relations).


Avec cette approche, vous ne vous tromperez jamais dans vos refus.

Le respect de soi et de l’autre sont une valeur sûre 👍👌

À quoi cela sert de dire non efficacement ?

À éviter de se laisser trop envahir par les demandes des autres (parfois abusives).

Bien sûr, il existe d’autres bénéfices mais, aujourd’hui, nous nous focalisons sur celui-ci : faire en sorte que votre agenda soit le votre et pas celui des autres.

Et quand vous reprenez la main sur vos activités, c’est votre équilibre pro-perso tout entier qui s’améliore et, par rebond, votre qualité de vie.

L’enjeu est d’importance.

La technique

Je l’emprunte en grande partie à Frédéric Fanget, médecin psychiatre et psychothérapeute, qui est selon moi une référence en matière d’affirmation de soi.

Votre mindset :

Égal à égal, ni passif, ni agressif : assertif.

Votre droit :

Dire NON est votre droit, donnez-le vous 💪

Ne vous sentez pas obligé de vous justifier.

Si après avoir défendu fermement votre refus, la situation n’aboutit pas : négociez !

Les 6 étapes :

  1. DIRE NON : c’est votre 1-er mot, prononcez-le ! et ne le remplacez pas par « OUI MAIS » 😉 (« NON, je suis désolé »)
  2. RÉPÉTER NON :  autant de fois que nécessaire pour que votre interlocuteur comprenne que c’est du ferme  (« je vous le redis, ma réponse est NON »)
  3. FAIRE PREUVE D’EMPATHIE : pour montrer que vous avez bien compris la demande et, dans la foulée, réitérez votre refus (« je comprends ta situation, mais NON,  je ne veux pas »)
  4. EXPRIMER VOS ÉMOTIONS NÉGATIVES si l’autre insiste (« cela me gêne que vous insistiez »)
  5. Dans certains cas, METTRE FIN A LA DISCUSSION (« ma réponse est définitive : c’est NON »)
  6. Si vraiment le refus est impossible CHERCHEZ UN COMPROMIS (mais après avoir refusé fermement au préalable).

Voici 5 exemples de refus, par ordre crescendo de difficulté 💪😉

5 exemples de refus

1. Déléguer à la maison

Vos ados/jeunes adultes à la maison répondent rarement présent lorsqu’il faut lancer une machine à laver leur linge. Vous êtes débordé, le linge sale s’accumule. C’est décidé, vous refusez de faire cette machine à leur place.

VOUS : Cette fois-ci, c’est NON, je ne fais pas la machine !   (prononcer NON)

VOS ENFANTS : on n’a pas le temps, on doit rejoindre des amis

VOUS : désolé, mais je vous le redis : ma réponse est NON, je ne fais pas cette machine à votre place (répéter NON)

VOS ENFANTS : on s’est engagé, on ne peut pas arriver en retard

VOUS : je comprends bien votre engagement mais je ne souhaite pas lancer cette machine et vous avez besoin de ces vêtements en urgence  (Empathie et dans la foulée : NON)

VOS ENFANTS : ok, très bien, on s’en charge.

Commentaire : la délégation est une technique clé d’affirmation de soi pour améliorer son équilibre pro-perso. Au travail bien sûr et à la maison également.

2. Refuser une demande d’aide à un collègue

Votre collègue vous demande très souvent de l’aide pour clôturer administrativement des dossiers. Trop souvent. Vous l’appréciez mais avez quand même ce sentiment désagréable qu’il ou elle profite de vous. Vous décidez de refuser cette nouvelle demande avec assertivité.

VOUS : NON, là je ne peux pas (prononcer NON)

VOTRE COLLÈGUE : tu sais, c’est juste quelques minutes de travail, je suis submergé

VOUS : je suis désolé mais je te le répète, ma réponse est NON  (répéter NON)

VOTRE COLLÈGUE : je ne te trouve pas très aidant, je te demande simplement un service car ma journée est très compliquée

VOUS : je comprends mais cela me gêne que tu insistes. Cela fait 2 fois que je te dis NON, j’aimerais que tu tiennes compte de mon point de vue, j’ai moi-même des contraintes fortes aujourd’hui  (Exprimer ses émotions négatives)

VOTRE COLLÈGUE: OK, je vois, pas de problème, je vais demander à Marc.

Commentaire : permet de se protéger des demandes parfois abusives pour optimiser son temps tout en conservant une relation de qualité. Bien sûr, au-delà des mots, le ton de votre voix est important

3. Poser vos limites avec votre supérieur (refus facile)

Votre supérieur vous demande en fin de journée de relire et finaliser ses slides de la présentation qu’il/elle doit faire demain matin à 9 h. Ce n’est pas une tâche habituelle pour vous et, si vous l’acceptez, vous sortirez du bureau après 19 h 30, ce qui ne vous arrange pas du tout.

Ici, nous examinons un scénario de refus facile.

VOUS : je suis désolé mais NON, là je ne peux pas   (prononcer NON)

VOTRE SUPÉRIEUR : cela ne m’arrange pas, c’est urgent et important

VOUS :  je comprends mais NON,  je ne peux vraiment pas  (répéter NON)

VOTRE SUPÉRIEUR : tu es certain ? vraiment impossible pour toi de trouver un peu de temps pour me rendre ce service ?

VOUS : je suis réellement embarrassé d’avoir à te dire non, d’autant que tu le sais, ce n’est pas facile pour moi de refuser une demande 😉 mais ce soir, je ne peux pas me permettre d’arriver chez moi après 19 h  (Exprimer votre difficulté à refuser)

VOTRE SUPÉRIEUR : OK, je comprends, je vais demander à Sabine.

Commentaire : situation plus délicate car votre supérieur a une réelle urgence. Mais respecter le mieux possible vos priorités est incontournable pour privilégier votre équilibre pro-perso.

4. Poser vos limites avec votre supérieur (refus difficile)

Même situation que ci-dessus mais cette fois ci, votre supérieur ne lâche pas l’affaire.

VOUS : je suis désolé mais NON, là je ne peux pas  (prononcer NON)

VOTRE SUPÉRIEUR : cela ne m’arrange pas, c’est urgent et important

VOUS : je comprends mais NON  je ne peux vraiment pas  (répéter NON)

VOTRE SUPÉRIEUR : tu es certain ? vraiment impossible pour toi de trouver un peu de temps pour me rendre ce service ?

VOUS :  je suis réellement embarrassé d’avoir à te dire non, d’autant que tu le sais, ce n’est pas facile pour moi de refuser une demande 😉 mais ce soir, je ne peux pas me permettre d’arriver chez moi après 19 h  (Exprimer votre difficulté à refuser)

VOTRE SUPÉRIEUR : écoute, je peux comprendre ta situation mais l’urgence prime, je te demande de bien vouloir t’arranger ce soir pour qu’on finisse ces slides.

A ce stade, vous comprenez qu’un NON définitif n’est plus réaliste et passez alors en mode négociation-compromis.

VOUS : cela me gêne de quitter le bureau après 19 h mais je comprends aussi tes raisons. Si j’ai bien compris, tu souhaites que je finalise ce soir la mise en forme de tes 10 slides car ta présentation est demain matin à 9 h (bien reformuler le besoin). Je te propose de commencer à travailler dessus dès maintenant, avec l’aide de Thierry pour m’aider à réaliser les schémas et de faire un point à 19 h 15 pour voir où nous en sommes. S’il reste des détails à régler, je m’engage à venir demain matin à 8 h pour les finaliser avec toi. Qu’en penses-tu ?  (Chercher une alternative admises par les 2 parties)

VOTRE SUPÉRIEUR : très bien, avançons comme cela

VOUS : je te remercie d’accepter cette alternative malgré l’urgence de la situation (Finir la discussion de manière positive).

Commentaire : parfois, nous ne pouvons pas refuser ce qui ne doit pas nous empêcher d’affirmer nos besoins d’égal à égal et de chercher le meilleur compromis.

5. Respecter vos priorités (dire NON après avoir dit OUI !)

La semaine dernière, alors que vous deviez absolument boucler votre rapport d’évaluation annuelle, votre équivalent de la division R&D vous a demandé d’assister à une réunion de résolution de problème avec ses équipes. C’est une personne très convaincante, qui a insisté et vous avez accepté sur le coup; mais regretté juste après : « Mais pourquoi je ne lui ai pas dit non ? ».

Aujourd’hui, vous retournez le voir :

VOUS : écoute, la semaine dernière tu m’as demandé en urgence de participer à ta réunion de résolution de problème. J’ai accepté alors que cela me dérangeait. Comme tu le sais, j’ai un peu de mal à  dire non… à l’avenir, essaie de tenir compte de mon problème et évite de trop insister lorsque je te refuse quelque chose. Je te le demande car j’apprécie bien de travailler avec toi et tes équipes. 

Commentaire : à appliquer quand vous culpabilisez de ne pas avoir su refuser en temps réel (l’affirmation de soi est le meilleur antidote à la culpabilité) et lorsque vous anticipez de nouvelles demandes à venir !

Conclusion : la meilleure formule pour dire NON ?

C’est la vôtre. Le plus important est que vous vous sentiez à l’aise avec.

Partez de la méthode ci-dessus et construisez vos stratégies de refus sur mesure.

Entrainez-vous tous les jours en commençant par des refus très simples : il est plus aisé de décliner une enquête dans la rue juste avant d’arriver à votre bureau que de dire non à une demande urgente et importante de votre supérieur un vendredi à 17 h.

Gardez toujours l’état d’esprit assertif (c’est le plus important, au-delà de la technique).

Rapidement, vous allez reprendre le contrôle de votre agenda puis de votre équilibre pro-perso.

Et n’oubliez pas, il y a un effet Kiss Cool à être assertif : les autres, finalement, apprécient notre assertivité et nous trouvons ainsi une meilleure place au milieu d’eux !

Bonne pratique et à très vite 🚀

Gilles.

PS : sur le sujet de l’équilibre pro-perso, découvrez l’article de blog  : « le TOP 8 des questions à vous poser pour améliorer votre équilibre pro-perso ».

Note : Pour des raisons de simplicité dans la lecture et sans discrimination aucune, cette newsletter utilise la forme masculine pour parler du masculin et du féminin.